Les éditions Transignum vous invitent à louer un espace A4 vide virtuel pour une durée déterminée. Le loyer de cet espace est de 2,20 €, cette somme, virtuelle elle aussi, étant calculée à partir du prix du mètre carré à Paris, qui est de 35 €.

Cet espace A4 est représenté par une feuille de papier A4 blanche de format 29,7×21 cm. Cette feuille, similaire à celles utilisées pour les documents administratifs, les manuscrits, les partitions musicales ou le dessin, devra être employée à la verticale. Grâce aux nouvelles technologies, cet espace peut avoir une dimension spatiale virtuelle réalisée grâce à une réalité augmentée.

Cet espace meublé par vos soins sera envoyé par mail. Cette modalité de transmission lui confère la qualité d’un NFT. Ce sera le cas si la production ainsi transmise n’était pas destinée à figurer sur un support concret.

La pièce jointe signée par le locataire peut également être destinée à être imprimée sur papier. Dans ce cas la totalité de ces feuilles supports des réalisations destinées à meubler l’espace A4 vide sera alors déployée dans l’espace commun. Ces lieux appartenant à l’espace publique interrogeront alors la nature de ces productions ainsi que celle de l’espace de leur représentation.

Cette transposition dans un espace quelconque de la vie quotidienne posera cette question de la qualité intrinsèque de la représentation et brouillera le parasitage sémantique qui opère lorsque l’œuvre est présentée dans un lieu, comme les galeries d’art par exemple, qui la détermine in medias res.

La polysémie née de la juxtaposition entre ces lieux de vie usuels avec les productions du projet Location d’un espace A4 vide permettra de redéfinir la nature de chacun d’eux dans le dialogisme qui s’instaurera alors. Cette transposition opèrera dans les deux sens : l’espace A4 se doublera de la charge sémantique de l’endroit où il sera exposé, et l’espace de l’espace A4, lieu publique, changera de nature, devenant ainsi le lieu d’une production sémantique renouvelable à l’infini.

Artistes, poètes, comédiens, plasticiens, musiciens, sont appelés à participer à cet appel à projet qui questionnera la pluralité des modalités d’expression artistiques, classiques et nées grâce à l’emploi des nouvelles technologies, et leurs espaces de représentation. Tous affirmeront alors cette nécessaire et incompressible liberté de l’art.